Le mouvement du « barefoot » de la course pieds nus ou en chaussures minimalistes a commencé à prendre de l’ampleur aux USA et en Europe à partir de 2006, lorsque quelques coureurs d’ultra trails nord-américains ont voyagé dans la région «Barranca de Cobre» au Mexique où ils ont rencontré les légendaires coureurs Tarahumaras ou Rarámuris (ceux des pieds légers).
Les Tarahumaras sont connus pour courir depuis des années en sandales « Huaraches ». Sans s’entraîner, ils peuvent parcourir de très longues distances en se fatigant moins qu’un coureur occidental, sans trop se fatiguer et surtout sans se blesser.
On calcule qu’il y a environ 100.000 indigènes Tarahumaras ou Rarámuris au Mexique.
Ils occupent la quatrième partie du territoire au sud-ouest de l’état de Chihuahua (65.000 km²) dans l’une des zones les plus élevées de la Sierra Madre Occidental ou Sierra Tarahumara, territoire montagneux du nord du Mexique avec des endroits de climat tropical dans les vallées mais aussi avec des sommets enneigés en altitude.
Pendant des siècles, cette ethnie a habité dans des endroits inaccessibles et certains habitent toujours dans des grottes. Depuis l’enfance ils deviennent des athlètes sans le vouloir car ils doivent marcher et courir pendant des kilomètres pour vivre et survivre : aller à l’école, amener paître les animaux, chasser (ils poursuivent leurs proies jusqu’à l’épuisement), rendre visite aux grands parents, chercher de l’eau ou du bois…
Leur sport officiel consiste à courir pendant des heures ou même pendant des jours après une balle, et les meilleurs gagnent beaucoup de prestige dans leur communauté.
Leurs chaussures
L’une des choses les plus étonnantes pour nous, les occidentaux, sont leurs chaussures. Ils courent en sandales minimalistes dénommées « Huaraches» et fabriquées par eux-mêmes avec une semelle fine en gomme et des lacets en cuir. Ils les portent, sans à peine les avoir modifiées, depuis des centaines d’années.
Actuellement, ils réutilisent des pneus de voitures usés et ils rajoutent de la peau de cochon par dessus afin d’éviter le contact direct avec le caoutchouc.
Plusieurs fabricants de chaussures ont voulu qu’ils portent leurs chaussures, mais avec elles les Tarahumaras se fatiguent d’avantage, ils ont des ampoules et des crampes. Donc, ils renoncent et ils finissent par enfiler leurs sandales traditionnelles.
Leurs incroyables qualités athlétiques ont entraîné beaucoup de spéculations: il se dit qu’ils ont des gênes différents, qu’ils cachent un secret, qu’il y a une plante qui leur donne de la puissance… mais la seule chose certaine est qu’ils se nourrissent à base de mais, de légumes secs (haricots secs) et de la chia, aliment presque méconnu en Occident, mais basique pour les peuples de l’Amérique Centrale (aztèques et mayas) depuis des siècles.
Dans son romain « Nés pour courir » Christopher McDougall, raconte l’épisode d’un explorateur qui à la fin de ses forces s’est évanoui au pied d’une montagne et une femme Tarahumara lui a donné «un mate» (récipient typique de quelques pays d’Amérique du sud) rempli d’un liquide trouble.
L’explorateur a bu quelques gorgées et étonnamment, il a senti comme une nouvelle énergie qui parcourait ses veines. Il s’est mis débout et il a grimpé une montagne comme un sherpa avec une overdose de caféine. Puis l’explorateur a raconté que les Tarahumaras gardent la recette d’un aliment énergétique qui les remet en forme et les rend puissants. Quelques bouchées sont suffisantes pour qu’ils aient l’apport nutritionnel qui leur permet de courir toute la journée sans s’arrêter.
Ce liquide mystérieux était une boisson préparée à base de graines de Chia.
Dans les années 60, plusieurs scientifiques les ont soumis à différents examens et ils ont conclu qu’un bon coureur parcourt de 10 à 15km par heure ou 190 mètres par minute. Aucun des coureurs examinés n’avait de qualités extraordinaires. Néanmoins, les chercheurs ont remarqué que, malgré le fait d’avoir couru pendant des heures, aucun d’entre eux haletaient après l’effort.
Le premier anthropologue qui a étudié leur endurance a été le norvégien Lumhotz à la fin du XIXème siècle, il a découvert qu’ils pouvaient courir facilement 270 km sans s’arrêter et il a vu comment un Tarahumara parcourait 965 km en 5 jours en se nourrissant que d’eau et de mais moulu.
Pour la petite histoire, ils appellent l’homme blanc: « chabochi » dont ils échappent car ils pensent qu’il trompe, vole, dépossède, il est un profiteur, détruit les forêts, ne partage pas et il n’est pas honnête… toutes les grandes valeurs des Raramuris.
En fait ils disent: « Dieu a créé les Raramuris (pauvres) et le diable les chabochis (riches).
5 commentaires
Article de remplissage.
Vous avez un quota à remplir pour que le site soit toujours répertorié par les robots de Google, entre les articles publi-reportages et ceux consacrés aux copains ?
Je dis que c’est du remplissage parce que la source est apparemment seulement Born 2 run de McDougall avec tous ses raccourcis et ses approximations.
Le terme hurache ne désigne pas les sandales des Tarahumaras en particulier mais un type de chaussures traditionnelles assimilées aux sandales que portent les Méxicains. Le Mexique est un pays chaud donc les gens portent des chaussures ouvertes. Mais les huaraches ne ressemblent pas à des sandales de courses telles que celles des Tarahumaras et encore moins aux modèles vendus par les équipementiers sportifs faisant dans le minimalisme chaussé.
Je ne sais pas où vous avez vu que les les sandales des Tarahumaras sont doublés de peau de cochon, ce n’est pas du tout le cas, à part pour les modèles exportés vers les pays où des coureurs veulent se la jouer Tarahumaras, sinon ce sont des bouts de pneus grossièrement découpés et attachés aux pieds avec des lacets de peau – peau de cochon, peut-être ou d’un autre animal. Quant à la semelle fine, ça dépend du pneu sur lequel la bande de roulement a été prélevée.
Pour ce qui est des vertus de la Chia, si c’était un aliment aussi énergétique les coureurs qui en ont pris en France et ailleurs, puisque maintenant on en trouve à prix d’or dans les magasins Bio, s’en seraient aperçus.
Ça rentre juste dans la catégorie super aliments à la mode avec le quinoa ou la spiruline, qu’on pare de qualités non prouvées scientifiquement et qui ne rend pas plus endurant qu’un autre produit équivalent à prix modique comme la graine de lin.
Le problème de Born 2 run c’est que McDougall fait un mélange des genres astucieux entre récit romanesque, reportage, études scientifique plus ou moins sérieuses et copinages pour lancer les marques de ses potes.
Son deuxième bouquin Tous des héros est encore pire sauf que là ça se voit tellement c’est bourré d’inexactitudes scientifiques et historiques.
Donc je trouve cet article médiocre à bien des égards et le résultat d’une paresse intellectuelle et surtout en retard de trois ans.
Bonjour Karuiashi,
Nous n’avons aucun quota d’articles et seul nous anime la passion pour le sport, la nature et en particulier la course à pieds. Nous publions sur les fans du minimalisme (amis ou pas) et faisons des reportages… Car cela nous plait !
La source de ce blog n’est évidemment pas seulement le livre Born To Run. Pour écrire cet article nous avons consulté plusieurs sites mexicains notamment des blogs ou magazines online, comme par exemple:
http://revistarecorrer.com.ar/nota/36/los-tarahumaras-o-raramuris-una-raza-nacida-para-correr (son auteur a couru avec les Tarahumaras). On a d’autres sources en espagnol si jamais cela vous intéresse.
Par ailleurs, nous faisons aussi référence à des spécialistes de notre secteur fréquemment dans des articles :
– Article d’un podologue : « Santé et Minimalisme – L’avis du Podologue »
– Article sur le reportage de Michel Cimes « Adriana Karembeu et Michel Cymès parlent de la course Minimaliste sur France 2 »
– Nombreux Articles reportant l’utilisation de chaussures minimalistes en conditions extremes « Matthias Lehmann finit l’UTMB 2015 en Five Fingers en 31h51! » ; « Mes premières 100 milles (161km) en Vibram FiveFingers » ; « MARATHON DES SABLES 2015 – Leslie Slater finisher en Huaraches interview chez Run-chic.fr » ; « Thomas Pigois, Ultra Trailer catégorie elite intégre une chaussure minimaliste à son entrainement » etc etc… Cherchez plus de 2 secondes sur le blog vous en trouverez plein, c’est un de nos sujets favoris !
Concernant le terme Huarache, vous avez partiellement abordé le sujet. La Huarache est en effet une sandale Mexicaine https://en.wikipedia.org/wiki/Huarache_(shoe). Mais dans le milieu de la course à pieds, le terme Huarache fait surtout référence à la sandale que porte les Tarahumaras (https://en.wikipedia.org/wiki/Huarache_(running_shoe)). Les deux définitions existent dans wikipedia. Excusez-nous de nous référer au terme lié à la course à pieds, nous sommes un blog de course à pieds ! 😮
Au sujet de la graine de Chia, nous ne sommes pas des spécialistes du secteur médicale (et vous ?) et nous le mentionnons très fréquemment. Il est évident que la Chia ne donne pas de super-pouvoirs, mais il est aussi connu que l’alimentation des Tarahumaras est assez simple est la graine de Chia est une source nutritive importante pour eux. Nous relatons juste ce qu’on lit un peu partout sur la graine de Chia. Que les sportifs professionnels, nous n’en sommes pas, utilisent d’autres produits c’est évident. Nous comprenons bien sûr que la science propose des compléments plus performants. Nous testons la Chia personnellement et nous aimons l’aspect naturel ainsi que l’histoire autour de ce produit, peu connu en Europe.
Pour finir, nous aurions bien apprécié que votre commentaire soit accompagné d’une signature, juste pour savoir à qui on s’adresse et pouvoir même discuter plus tranquillement en privé sur notre blog avec vous.
Même si j’ai bien sûr une petite idée sur la question, puisque le même pseudonyme a écrit sur le blog de Christian Harbert (que je salue en passant)
Vu que nous sommes passionnés de la tribu Tarahumara et qu’apparemment vous êtes un expert sur le sujet, nous aimerions bien que vous partagiez avec nous et nos lecteurs vos sources. Donc si vous souhaitez écrire un article à propos de cette Tribu, on le publiera avec plaisir sur notre blog 🙂 Merci!!
Merci pour ce bel article évoquant de nombreux aspects du minimalisme. Je continue à te lire avec plaisir.
Bonjour,
Pour avoir beaucoup arpenté le Mexique dans les années 70, on trouvait alors des huaraches sur tous les marchés mexicains et pas spécifiquement chez les Tarahumaras, à cette époque surtout connus grâce aux textes d’Antonin Artaud. Le terme désignait au sens large des sandales avec des semelles en pneu. Le mot a été récupéré et mythifié par la suite.
Je suis également étonnée de cette histoire de maté qui n’a jamais été un récipient mexicain mais guarani (on parle plutôt de calebasse pour servi le maté qui est une boisson, mais ne finassons pas) , donc sud américain.
Cordialement