Une fois de plus nous nous retrouvons en Zambie. Cette fois ci à Lusaka, la capital, où se trouve l’élite de l’athlétisme du pays.
L’un des gardiens de sécurité du bureau, Morris, travaille toutes les nuits de 18 :00 le soir à 6 :00 du matin.
Une fois sa garde finie, il chausse ses pauvres chaussures achetées d’occasion et va s’entrainer dans Lusaka. Seulement après, en fin de matinée il va enfin se coucher…Et ainsi tous les jours.
C’est comme cela qu’il a réussi à faire partie de l’élite Zambienne et à courir un marathon en 2h23. Malheureusement la fédération zambienne est aussi pauvre que le reste du pays et cela ne lui rapporte rien du tout financièrement. Il court dans ces conditions difficiles uniquement par passion !
Après avoir bien sympathisé avec lui, il nous a proposé devenir le voir au stade, pour l’épreuve de qualification aux jeux d’Afrique. Au programme, un 5000m avec les meilleurs coureurs du pays.
Manque de pot, coupure générale de courant dans la ville, et le générateur n’a pas de gasoil… bien qu’il s’agisse d’une course officielle, il va falloir chronométrer à la main 🙂
La course démarre. Le niveau de ces coureurs est très impressionnant, étant donné les moyens dérisoires qu’ils ont à disposition. Le gagnant de la course est Arnold, il court complètement pieds nus (5 km en 14 :43 quand même !).
Nous, tous emballés et naïfs, on lui demande s’il préfère courir en minimaliste pour aller plus vite… Ce à quoi il répond : « je ne sais pas, je cours toujours comme ca, je n’ai pas d’argent pour m’acheter des chaussures… »
Morris fini quatrième à 15 :32.
Nous sommes contents pour lui et nous sommes heureux qu’il ait voulu partager ce moment avec nous. Belle expérience et douche d’humilité…
3 commentaires
On veut plus de détails !!! D’autres articles à venir sur vos rencontres et expérience ?
Merci Camtosh pour le commentaire! Nous sommes toujours en contact avec ces coureurs hors norme. Nous réfléchissons à comment les aider et on aimerait trop en faire venir un pour une course du genre marathon de Strasbourg ou similaire. Nous réfléchissons à tout cela et à comment boucler le budget.On espère pouvoir le faire un jour!
Plus d’une fois j’ai pu lire le commentaire de coureurs africain.e.s qui auraient préféré des chaussures, plus en signe de reconnaissance pour leur implication, que par besoin. Ils doivent quand même nous trouver un peu étrange en France, à nous intéresser à la course pieds nus, alors que eux, ils font tout pour en acquérir… Ceci étant, un.e athlète qui a couru pieds nus jusqu’à l’adolescence, peu importe pourquoi, n’aura aucun mal à « gérer » des chaussures par la suite – la mémoire musculaire s’en charge !
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